I. Les origines de la séparation
S'étendre est un aspect fondamental de L’Absolu qu'il a donné à Son Fils. Dans la création, L’Absolu S'étendit Lui-même à Ses créations et les imprégna de la même Volonté aimante de créer. Tu n'as pas seulement été pleinement créé mais tu as aussi été créé parfait. Il n'y a aucun vide en toi. À cause de ta ressemblance avec ton Créateur, tu es créateur. Aucun enfant de L’Absolu ne peut perdre cette aptitude parce qu'elle est inhérente à ce qu'il est, mais il peut en user de manière inappropriée en projetant. Il y a projection, ou usage inapproprié de l'extension, lorsque tu crois qu'il existe en toi un vide ou un manque et que tu peux le combler avec tes propres idées au lieu de la vérité. Ce processus comprend les étapes suivantes :
- Premièrement, tu crois que ce que L’Absolu a créé peut être changé par ton propre esprit.
- Deuxièmement, tu crois que ce qui est parfait peut être rendu imparfait ou en manque.
- Troisièmement, tu crois que tu peux distordre les créations de L’Absolu, y compris toi.
- Quatrièmement, tu crois que tu peux te créer toi-même et qu'il t'appartient de diriger ta propre création.
Ces distorsions connexes représentent une image de ce qui
s'est en fait passé durant la séparation, ou le » détour dans la peur ».
Rien de cela n'existait avant la séparation ni n'existe
maintenant, de fait. Tout ce que L’Absolu a
créé est comme Lui. L'extension, telle qu'entreprise par L’Absolu, est semblable au rayonnement intérieur
que les enfants du Père héritent de Lui. Sa source réelle est interne. Cela est
aussi vrai du Fils que du Père. En ce sens la création inclut à la fois la
création du Fils par L’Absolu et les
créations du Fils quand son esprit est guéri. Cela requiert que L’Absolu dote Son Fils d'une libre volonté, parce
que toute création aimante est donnée librement en une seule ligne continue
dont tous les aspects sont du même ordre.
Le jardin d'Éden, ou la condition d'avant la séparation,
était un état d'esprit dans lequel il n'y avait aucun besoin. Quand Adam prêta
l'oreille aux » mensonges du serpent », tout ce qu'il entendit était faux. Tu
n'es pas obligé de continuer à croire ce qui n'est pas vrai à moins que tu ne
choisisses de le faire. Tout cela peut littéralement disparaître en un clin
d'œil parce qu'il s'agit simplement d'une fausse
perception. Ce qui se voit en rêve semble très réel. Or la Bible dit
qu'un profond sommeil tomba sur Adam, mais nulle part il n'est fait mention de
son réveil. Le monde n'a pas encore fait l'expérience d'une renaissance ou d'un
réveil global. Une telle renaissance est impossible tant que tu continues à
projeter ou à mal créer. Toutefois, il reste encore en toi le potentiel
d'étendre, comme L’Absolu étendit Son
Pur-Esprit à toi.
En réalité c'est ton seul choix, car ta libre volonté t'a
été donnée pour ta joie dans la création du parfait.
En définitive, toute peur peut se réduire à cette fausse perception fondamentale selon laquelle tu
es capable d'usurper la puissance de L’Absolu.
Bien sûr, tu ne peux pas et tu n'as jamais été capable de le faire. Voilà la
base réelle de ton évasion de la peur. L'évasion est amenée par ton acceptation
de l'Expiation, qui te permet de te rendre compte que tes erreurs ne se sont
jamais réellement produites. C'est seulement après que le profond sommeil fut
tombé sur Adam qu'il put faire des cauchemars. Si une lumière est allumée
soudainement pendant que quelqu'un fait un rêve apeurant, il se peut tout
d'abord qu'il interprète la lumière comme faisant partie de son rêve et qu'il
en ait peur. Au réveil, toutefois, la lumière est correctement perçue comme
étant sa délivrance du rêve, auquel plus aucune réalité n'est alors accordée. Cette
délivrance ne dépend pas des illusions. La connaissance qui illumine ne te rend
pas seulement libre, elle te montre aussi clairement que tu es libre.
Quels que soient les mensonges auxquels tu peux croire, le
miracle ne s'en soucie pas, qui peut tous les guérir avec la même facilité. Il
ne fait pas de distinction entre les fausses
perceptions. Son seul souci est de distinguer entre la vérité d'une part
et l'erreur d'autre part. Certains miracles peuvent sembler être plus immenses
que d'autres. Mais souviens-toi du premier principe de ce cours : il n'y a pas
d'ordre de difficulté dans les miracles. En réalité tu es parfaitement
inaffecté par toutes les expressions du manque d'amour. Celles-ci peuvent être
de toi comme d'autrui, de toi envers autrui ou d'autrui envers toi. La paix est
un attribut en toi. Tu ne peux pas la trouver au-dehors. La maladie est
une forme de quête extérieure. La santé est la paix intérieure. Elle te permet
de rester inébranlé face au manque d'amour venant du dehors et capable, par ton
acceptation des miracles, de corriger les conditions qui procèdent du manque
d'amour en autrui.
II L'Expiation comme défense
Tu peux faire tout ce que je demande. Je t'ai demandé de
faire des miracles et j'ai expliqué que les miracles étaient naturels,
correctifs, guérissants et universels. Il n'est rien qu'ils ne puissent faire,
mais ils ne peuvent être accomplis dans un esprit de doute ou de peur. Quand tu
as peur de quoi que ce soit, tu reconnais à cette chose le pouvoir de te
blesser. Souviens-toi que là où est ton cœur, là aussi est ton trésor. Tu crois
en ce que tu estimes.
Quand tu as peur, tu estimes mal. Alors ton intelligence,
inévitablement, estimera mal, et en dotant toutes tes pensées d'un pouvoir
égal, détruira inévitablement ta paix. C'est pourquoi la Bible parle de « la
paix de L’Absolu qui surpasse toute intelligence
».
Cette paix est totalement incapable d'être ébranlée par
quelque erreur que ce soit. Elle nie à tout ce qui n'est pas de L’Absolu la capacité de t'affecter. Voilà le bon
usage du déni. Il n'est pas utilisé pour cacher quoi que ce soit mais pour
corriger l'erreur. Il porte toute erreur à la lumière et, puisqu'erreur et
ténèbres sont la même chose, il corrige l'erreur automatiquement.
Le véritable déni est un puissant mécanisme de protection.
Tu peux et tu devrais nier toute croyance voulant que l'erreur peut te blesser.
Ce genre de déni n'est pas une dissimulation mais une correction. Ton esprit
juste en dépend. Le déni de l'erreur est une solide défense de la vérité, mais
du déni de la vérité résulte la malcréation, les projections de l'ego. Au
service de l'esprit juste, le déni de l'erreur libère l'esprit et rétablit la
liberté de la volonté. Quand la volonté est vraiment libre, elle ne peut mal
créer parce qu'elle ne reconnaît que la vérité.
Tu peux défendre la vérité aussi bien que l'erreur. Les
moyens sont plus faciles à comprendre une fois que la valeur du but est
fermement établie. La question est de savoir à quoi ils servent.
Chacun défend son trésor et fait cela automatiquement. Les
vraies questions sont : Quel est ton trésor, et à quel point t'est-il précieux
? Quand tu auras appris à considérer ces questions et à les rapporter à toutes
tes actions, tu auras peu de difficulté à clarifier les moyens. Les moyens sont
disponibles à ta demande.
Tu peux toutefois gagner du temps si tu ne prolonges pas
indûment cette étape. Elle sera réduite incommensurablement si le point de mire
est le bon.
L'Expiation est la seule défense qui ne peut pas être
utilisée de manière destructrice, parce que ce n'est pas un mécanisme que tu as
fait. Le principe de l'Expiation était en vigueur bien avant que l’Ajustement
n'ait commencé. Le principe était l'amour et l'Expiation était un acte
d'amour. Les actes n'étaient pas nécessaires avant la séparation, parce que la
croyance en l'espace et le temps n'existait pas. Ce n'est qu'après la
séparation que l'Expiation et les conditions nécessaires à son accomplissement
ont été planifiées. Il fallait alors une défense si formidable qu'elle ne pouvait
pas être mal utilisée, bien qu'elle puisse être refusée. Toutefois, le refus ne
pouvait pas la changer en arme pour l'attaque, caractéristique inhérente aux
autres défenses. L'Expiation devient ainsi la seule défense qui ne soit pas un
glaive à deux tranchants. Elle peut seulement guérir.
L'Expiation fut intégrée dans la croyance espace-temps pour
mettre une limite au besoin de cette même croyance, et pour finalement
compléter l'apprentissage. L'Expiation est l'ultime leçon. L'apprentissage
lui-même est temporaire, comme les salles de classe où il a lieu. L'aptitude à
apprendre n'a aucune valeur quand le changement n'est plus nécessaire. Ceux qui
sont éternellement créateurs n'ont rien à apprendre. Tu peux apprendre à
améliorer tes perceptions, et tu peux sans cesse devenir un meilleur apprenant.
Cela te mettra en accord de plus en plus étroit avec la Filialité, mais la
Filialité est elle-même une création parfaite et la perfection n'est pas une
question de degré. C'est seulement tant qu'il y a croyance dans les différences
qu'apprendre est signifiant.
L'évolution est un processus dans lequel tu sembles passer d'un
degré à l'autre. Tu corriges tes faux pas précédents en allant de l'avant. En
fait, ce processus est incompréhensible en fonction du temps, puisque tu
retournes lorsque tu avances. L'Expiation est le mécanisme par lequel tu peux
te libérer du passé en avançant. Elle défait tes erreurs passées, t'évitant
ainsi d'avoir constamment à revenir sur tes pas sans approcher de ton retour.
En ce sens l'Expiation fait gagner du temps mais, comme le miracle qu'elle
sert, elle ne l'abolit pas. Tant qu'il y a besoin d'Expiation, il y a besoin de
temps. Mais l'Expiation en tant que plan complété a un rapport unique avec le
temps. Jusqu'à ce que l'Expiation soit complète, ses différentes phases se
dérouleront dans le temps, mais l'Expiation tout entière se tient à la fin du
temps. Alors le pont du retour est construit.
L'Expiation est un engagement total. Tu penses peut-être
encore que cela est associé à une perte, c'est une erreur que font tous les
Fils séparés de L’Absolu d'une façon ou
d'une autre. Il est difficile de croire que la meilleure défense soit celle qui
ne peut attaquer. C'est ce que signifie : « Les doux hériteront la terre. «
Ils en prendront littéralement possession, à cause de leur
force.
Une défense à double sens est faible intrinsèquement,
précisément parce qu'elle a deux tranchants et qu'elle peut se retourner contre
toi à l'improviste. Cette possibilité ne peut pas être contrôlée, sauf par les
miracles. Le miracle tourne la défense de l'Expiation à ta réelle protection,
et alors que tu te sens de plus en plus sécurisé, te connaissant toi-même à la
fois comme frère et comme Fils, tu assumes ton talent naturel qui est de
protéger les autres.
III. L'autel de L’Absolu
L'Expiation ne peut être acceptée en toi qu'en libérant la
lumière intérieure. Depuis la séparation, les défenses ont été utilisées
presque uniquement pour défendre contre l'Expiation, et ainsi maintenir
la séparation. En général cela est vu comme un besoin de protéger le corps. Les
nombreux fantasmes corporels auxquels se livrent les esprits viennent de la
croyance distordue que le corps peut être utilisé comme moyen d'atteindre à « l’expiation
». Percevoir le corps comme un temple n'est qu'une première étape dans la
correction de cette distorsion, parce qu'elle n'en change qu'une partie. Elle
reconnaît que l'Expiation au sens physique est impossible. Toutefois,
l'étape suivante consiste à se rendre compte qu'un temple n'est pas du tout une
structure. Sa véritable sainteté réside dans l'autel intérieur autour duquel la
structure est bâtie. L'importance accordée aux belles structures est un signe
de la peur de l'Expiation, et l'indésir d'atteindre l'autel même. L'œil
physique ne peut pas voir la réelle beauté du temple. Par contre, la vue
spirituelle ne peut pas du tout voir la structure parce que c'est une vision
parfaite. Toutefois, elle peut voir l'autel d'une manière parfaitement claire.
Pour être parfaitement efficace, l'Expiation a sa place au
centre de l'autel intérieur, où elle défait la séparation et rétablit
l'entièreté de l'esprit. Avant la séparation, l'esprit était invulnérable à la
peur, parce que la peur n'existait pas. La séparation et la peur sont toutes
deux des mal créations qui doivent être défaites pour la restauration du temple
et pour l'ouverture de l'autel afin d'y recevoir l'Expiation. Cela guérit la
séparation en plaçant en toi la seule défense efficace contre toute pensée de
séparation, te rendant parfaitement invulnérable.
L'acceptation de l'Expiation par chacun n'est qu'une affaire
de temps. Cela peut paraître contredire la libre volonté parce que la décision
finale est inévitable, mais il n'en est rien. Tu peux temporiser et tu es
capable d'une énorme procrastination, mais tu ne peux pas quitter entièrement
ton Créateur, Qui a fixé des limites à ton aptitude à mal créer. Une volonté
emprisonnée engendre une situation qui, à l'extrême, devient tout à fait
intolérable. La tolérance à la douleur peut être grande, mais elle n'est pas
sans limite. Tôt ou tard chacun finit par reconnaître, même très vaguement,
qu'il doit y avoir une meilleure voie. En s'affirmant, cette reconnaissance
devient un tournant. À la fin, cela réveille à nouveau la vision spirituelle,
tout en diminuant l'investissement en la vue physique. Cet investissement
alternant dans les deux niveaux de perception est ressenti habituellement comme
un conflit, qui peut devenir très aigu. Mais l'issue est aussi certaine que L’Absolu.
La vision spirituelle ne peut pas voir l'erreur,
littéralement, et ne cherche à voir que l'Expiation. Toutes les solutions que
recherche l'œil physique se dissolvent. La vision spirituelle regarde à
l'intérieur et reconnaît immédiatement que l'autel a été profané et qu'il a
besoin d'être réparé et protégé. Parfaitement consciente de la défense juste,
elle passe outre toutes les autres et regarde passer l'erreur vers la vérité. À
cause de la force de sa vision, elle met l'esprit à son service. Cela rétablit
le pouvoir de l'esprit et le rend de plus en plus incapable de tolérer le
retard, car il se rend compte que celui-ci ne fait qu'ajouter une douleur
inutile. En conséquence, l'esprit devient de plus en plus sensible à ce qu'il
aurait considéré autrefois comme l'intrusion de très légers malaises. Les
enfants de L’Absolu ont droit au parfait
bien-être qui provient d'une confiance parfaite. Tant qu'ils n'ont pas accompli
cela, ils se gaspillent eux-mêmes et gaspillent leurs véritables pouvoirs
créateurs en de vaines tentatives pour arriver à un plus grand bien-être par des
moyens inappropriés. Mais les vrais moyens leur sont déjà fournis, qui ne
comportent absolument aucun effort de leur part. L'Expiation est le seul don
digne d'être offert à l'autel de L’Absolu, à
cause de la valeur de l'autel même. Il fut créé parfait et il est entièrement
digne de recevoir la perfection. L’Absolu et
Ses créations sont complètement interdépendants. Il dépend d'elles parce
qu'il les a créées parfaites. Il leur a donné Sa paix pour qu'elles ne
puissent pas être ébranlées et ne puissent pas être trompées. Chaque fois que
tu as peur, tu es trompé, et ton esprit ne peut pas servir le Saint-Esprit.
Cela t'affame en te niant ton pain quotidien. L’Absolu
est seul sans Ses Fils et ils sont seuls sans Lui. Ils doivent apprendre à
regarder le monde comme un moyen de guérir la séparation. L'Expiation est la
garantie qu'ils finiront par y parvenir.
IV. La guérison comme délivrance de la peur
Mettons maintenant l'accent sur la guérison. Le miracle est
le moyen, l'Expiation est le principe et la guérison est le résultat. Parler du
» miracle de la guérison », c'est combiner de façon inappropriée deux ordres de
réalité. La guérison n'est pas un miracle. L'Expiation, ou l'ultime miracle,
est un remède, et toute guérison est un résultat. Le genre d'erreur auquel
s'applique l'Expiation n'importe pas. Essentiellement, toute guérison est
délivrance de la peur. Pour entreprendre cela tu ne peux pas toi-même avoir
peur. Tu ne comprends pas la guérison à cause de ta propre peur.
Une étape majeure dans le plan de l'Expiation est de défaire
l'erreur à tous les niveaux. La maladie — ou la » non-justesse d’esprit » — est
le résultat d'une confusion de niveaux, parce qu'elle entraîne toujours la
croyance que ce qui ne va pas à un niveau peut en affecter un autre défavorablement.
Nous avons parlé des miracles comme du moyen de corriger la confusion de
niveaux, car toutes les erreurs doivent être corrigées au niveau où elles se
produisent. Seul l'esprit est capable d'erreur. Le corps ne peut agir
faussement qu'en réaction à une pensée fausse. Le corps ne peut pas créer, et
c'est la croyance qu'il le peut, une erreur fondamentale, qui produit tous les
symptômes physiques.
La maladie physique représente une croyance en la magie.
Toute la distorsion qui a fait la magie repose sur la croyance qu'il y a dans
la matière une faculté créatrice que l'esprit ne peut contrôler.
Cette erreur peut prendre deux formes : il est possible de
croire que l'esprit peut mal créer dans le corps ou bien que le corps ait mal
créer dans l'esprit. Lorsqu'il est bien compris que l'esprit, seul niveau de
création, ne peut pas créer au-delà de lui-même, ni l'un ni l'autre type de
confusion n'a plus besoin de se produire. Seul l'esprit peut créer parce que le
pur-esprit a déjà été créé, et le corps est un mécanisme d'apprentissage pour
l'esprit. Les mécanismes d'apprentissage ne sont pas en eux-mêmes des leçons.
Leur but est simplement de faciliter l'apprentissage. Le pire que puisse faire
l'usage erroné d'un mécanisme d'apprentissage, c'est de manquer de faciliter
l'apprentissage. Il n'a pas en soi le pouvoir d'introduire des erreurs
d'apprentissage proprement dites. Lorsqu'il est bien compris, le corps a ceci
de commun avec l'Expiation qu'il est invulnérable à toute application à deux
tranchants. Ce n'est pas parce que le corps est un miracle, mais parce qu'en
lui-même il ne prête pas à la mésinterprétation.
Le corps fait simplement partie de ton expérience dans le
monde physique. Ses aptitudes peuvent être et sont fréquemment surestimées.
Toutefois, il est presque impossible de nier son existence en ce monde. Ceux
qui le font se livrent à une forme de déni particulièrement indigne. Ici, le
terme « indigne » suggère simplement qu'il n'est pas nécessaire de
protéger l'esprit en niant ce qui n'est pas de l'esprit. Si l'on nie cet aspect
regrettable du pouvoir de l'esprit, on nie aussi le pouvoir lui-même.
Tous les moyens matériels que tu acceptes comme remèdes
contre les maladies du corps sont des réaffirmations de principes magiques.
C'est le premier pas dans la croyance que le corps fait sa propre maladie.
C'est un deuxième faux pas que de tenter de le guérir par des agents non
créateurs. Toutefois, il ne s'ensuit pas qu'il soit mal d'utiliser ces agents à
des fins correctives. Parfois la maladie a une prise suffisamment forte sur
l'esprit pour rendre une personne temporairement inaccessible à l'Expiation.
Dans ce cas il peut être sage d'utiliser une approche de l'esprit et du corps
qui représente un compromis, en donnant croyance temporairement à l'action guérissante
de quelque chose d'extérieur. Ceci parce que la dernière chose qui puisse aider
ceux qui ne sont pas dans l'esprit juste, ou les malades, est une augmentation
de la peur. Ils sont déjà dans un état affaibli par la peur. S'ils étaient
prématurément exposés à un miracle, ils pourraient être saisis de panique.
C'est ce qui risque d'arriver lorsqu'une perception sens dessus dessous a
induit la croyance que les miracles sont effrayants.
Ce n'est pas dans la manière dont elle s'exprime que réside
la valeur de l'Expiation. En fait, si elle est utilisée véritablement, elle
s'exprimera inévitablement de la façon qui pourra le plus aider le receveur.
Cela signifie qu'un miracle, pour atteindre sa pleine efficacité, doit être
exprimé dans un langage que le bénéficiaire peut comprendre sans peur. Cela ne
signifie pas nécessairement que ce soit le plus haut niveau de communication
dont il est capable. Cela signifie toutefois que c'est le plus haut niveau de
communication dont il est capable maintenant. Le seul but du miracle est
d'élever le niveau de communication et non de l'abaisser en augmentant la peur.
V. La fonction du faiseur de miracles
Avant que les faiseurs de miracles soient prêts à
entreprendre leur fonction dans ce monde, il est essentiel qu'ils comprennent
pleinement la peur de la délivrance. Autrement ils pourraient entretenir sans
le savoir la croyance que la délivrance est un emprisonnement, croyance déjà
largement répandue. Cette fausse perception
vient à son tour de la croyance voulant que le nuisible puisse se limiter au
corps. Cela à cause de la peur sous-jacente que l'esprit puisse se blesser.
Aucune de ces erreurs n'est signifiante, parce que les mal créations de
l'esprit n'existent pas réellement. Reconnaître cela est un bien meilleur
mécanisme de protection qu'aucune forme de confusion de niveaux, parce qu'elle
introduit la correction au niveau de l'erreur. Il est essentiel de se souvenir
que seul l'esprit peut créer, et que la place de la correction est au niveau de
la pensée. Pour étayer un précédent énoncé, le pur-esprit est déjà parfait et
ne requiert donc pas de correction. Le corps n'existe pas, sauf comme mécanisme
d'apprentissage pour l'esprit. De lui-même, ce mécanisme d'apprentissage n'est
pas sujet à l'erreur, parce qu'il ne peut créer.
Il est évident, donc, qu'induire l'esprit à abandonner ses mal
créations est la seule application de l'aptitude créatrice qui soit vraiment
signifiante.
La magie est l'usage sans esprit ou mal créateur de
l'esprit. Les médications physiques sont des formes de » sortilèges », mais tu
ne devrais pas tenter d'utiliser l'esprit pour guérir si tu as peur de le
faire. Le fait même que tu as peur rend ton esprit vulnérable à la malcréation.
Par conséquent, il est probable que tu comprennes mal toute guérison qui
pourrait survenir, et parce que l'égocentrisme et la peur vont généralement de
pair, tu serais peut-être incapable d'accepter la Source réelle de la guérison.
Dans ces conditions, c'est plus sûr pour toi de te fier
temporairement à des mécanismes de guérison physiques, parce que tu ne peux pas
les mal percevoir comme étant tes propres
créations.
Aussi longtemps que persiste ton sentiment de vulnérabilité,
tu ne devrais pas tenter de faire des miracles.
J'ai déjà dit que les miracles étaient des expressions de
l'esprit de miracle, or esprit de miracle signifie justesse d'esprit. Ceux qui
ont l'esprit juste n'exaltent ni ne déprécient ni l'esprit du faiseur de
miracles ni l'esprit de celui qui reçoit le miracle. Toutefois, en tant que
correction, le miracle n'a pas besoin d'attendre la justesse d'esprit du
receveur. En fait, son but est de le ramener à son esprit juste. Il est
essentiel, toutefois, que le faiseur de miracles soit dans l'esprit juste, ne
serait-ce que très brièvement, sinon il sera incapable de rétablir la justesse
d'esprit en autrui.
Le guérisseur qui se fie à sa propre capacité d'être prêt
met en péril sa compréhension. Tu es en parfaite sécurité aussi longtemps que
tu ne te soucies pas du tout d'être prêt mais continues d'avoir confiance en
moi qui le suis. Si ton inclination à faire des miracles ne fonctionne pas
correctement, c'est toujours parce que la peur a fait intrusion dans ta
justesse d'esprit et l'a tournée sens dessus dessous. Toute forme de
non-justesse d'esprit résulte de ton refus d'accepter l'Expiation pour
toi-même. Si tu l'acceptes, par contre, tu es en position de reconnaître que
ceux qui ont besoin de guérison sont simplement ceux qui ne se sont pas rendu
compte que la justesse d'esprit est la guérison.
La seule responsabilité du faiseur de miracles est
d'accepter l'Expiation pour lui-même. Cela signifie que tu reconnais que
l'esprit est le seul niveau créateur et que ses erreurs sont guéries par
l'Expiation. Une fois que tu acceptes cela, ton esprit peut seulement guérir.
En niant à ton esprit tout potentiel destructeur et en rétablissant ses
pouvoirs purement constructifs, tu te mets en position de défaire la confusion
de niveaux en autrui. Alors le message que tu leur envoies, c'est le fait
véridique que leurs esprits sont pareillement constructifs et que leurs mal
créations ne peuvent les blesser. En affirmant cela, tu libères l'esprit de ce
qu'il surévalue ses propres mécanismes d'apprentissage et tu ramènes l'esprit à
sa véritable position d'apprenant.
Il faut insister de nouveau sur le fait que le corps
n'apprend pas plus qu'il ne crée. En tant que mécanisme d'apprentissage, il
suit simplement l'apprenant, mais s'il est doté faussement de sa propre
initiative, il devient un sérieux obstacle à l'apprentissage même qu'il devrait
faciliter. Seul l'esprit est capable d'illumination. Le pur-esprit est déjà
illuminé et le corps en soi est trop dense. L'esprit peut toutefois apporter
son illumination au corps en reconnaissant que celui-ci n'est pas l'apprenant
et qu'il n'est donc pas possible de l'amener à apprendre. Toutefois, le corps
peut facilement être aligné sur un esprit qui a appris à regarder par-delà le
corps vers la lumière.
Un apprentissage correctif commence toujours par l'éveil du
pur-esprit et l'abandon de la croyance en la vue physique. Cela entraîne
souvent de la peur, parce que tu as peur de ce que la vue spirituelle va te
montrer. J'ai dit plus tôt que le Saint-Esprit ne peut pas voir l'erreur et qu'il
est capable seulement de regarder au-delà vers la défense de l'Expiation. Il
n'y a pas de doute que cela peut produire un malaise, or le malaise n'est pas
le résultat final de la perception. Quand il est permis au Saint-Esprit de
poser Son regard sur la profanation de l'autel, Il regarde aussi immédiatement
vers l'Expiation. Rien de ce qu'il perçoit ne peut induire la peur. Tout ce qui
résulte de la conscience spirituelle est simplement canalisé vers la
correction. Le malaise n'est suscité que pour amener à la conscience le besoin
de correction.
Finalement, c'est de l'indésir d'accepter sans équivoque la
nécessité de la guérison que vient la peur de la guérison. Ce que l'œil du
corps voit ne corrige pas, pas plus que l'erreur ne peut être corrigée par un quelconque
mécanisme observable physiquement. Aussi longtemps que tu croiras en ce que ta
vue physique te dit, tes tentatives de correction seront mal dirigées. La vraie
vision est obscurcie, parce que tu ne peux pas supporter de voir ton propre
autel profané. Mais puisque l'autel a été profané, ton état devient doublement
dangereux à moins qu'il ne soit perçu.
La guérison est une aptitude qui s'est développée après la
séparation, avant quoi elle n'était pas nécessaire. Comme tous les aspects de
la croyance dans l'espace et le temps, elle est temporaire.
Toutefois, aussi longtemps que le temps persiste, il est
besoin de la guérison comme moyen de protection. Car la guérison repose sur la
charité et la charité est une façon de percevoir la perfection d'autrui même si
tu ne peux pas la percevoir en toi-même. La plupart des concepts plus élevés
dont tu es capable maintenant dépendent du temps. La charité est en fait un
reflet plus faible d'un amour qui embrasse tout, beaucoup plus puissant, et qui
va bien au-delà de n'importe quelle forme de charité que tu es présentement
capable de concevoir. Dans le sens limité où elle peut être atteinte
maintenant, la charité est essentielle à la justesse d'esprit. La charité est
une façon de regarder quelqu'un d'autre comme s'il avait déjà dépassé de
beaucoup ce qu'il a effectivement accompli dans le temps. Puisque sa propre
pensée est erronée, il ne peut pas voir l'Expiation pour lui-même, sinon il
n'aurait pas besoin de charité. La charité qui lui est accordée reconnaît à la
fois qu'il a besoin d'aide et qu'il l'acceptera. Ces deux perceptions
impliquent clairement qu'elles dépendent du temps, ce qui montre bien que la
charité se situe encore dans les limites de ce monde. J'ai dit plus tôt que
seule la révélation transcende le temps. Le miracle, comme expression de
charité, ne peut que l'abréger. Il faut comprendre, toutefois, que chaque fois
que tu offres un miracle à un autre, tu abrèges votre souffrance à tous les
deux. Cette correction s'exerce à la fois rétroactivement et progressivement.
A. Principes particuliers des faiseurs de miracles
- Le miracle abolit le
besoin de préoccupations d'ordre inférieur. Comme c'est un intervalle de
temps hors du temps, les considérations ordinaires de temps et d'espace ne
s'appliquent pas. Quand tu fais un miracle, j'arrange à la fois l'espace
et le temps pour qu'ils s'y ajustent.
- Il est essentiel de faire
clairement la distinction entre ce qui est créé et ce qui est fait. Toutes
les formes de guérison reposent sur cette correction fondamentale dans la
perception des niveaux. (3) Ne confonds jamais justesse d'esprit et
fausseté d'esprit.
- Répondre à toute forme d'erreur par n'importe quoi, sauf un désir de guérir, est une expression de cette confusion.
- Le miracle est toujours un
déni de cette erreur et une affirmation de la vérité. Seule la justesse
d'esprit peut corriger d'une façon qui ait quelque effet réel. D'une
manière pragmatique, ce qui n'a pas d'effet réel n'a pas d'existence
réelle. Son effet, donc, est le vide. Étant sans contenu substantiel, il
se prête à la projection.
- Le miracle a un pouvoir d'ajustement
des niveaux qui induit la juste perception pour la guérison. Tant que cela
ne s'est pas produit, il n'est pas possible de comprendre la guérison. Le
pardon est un geste vide à moins qu'il n'entraîne la correction. Sans elle
il ne fait essentiellement que juger, plutôt que de guérir.
- Le pardon accordé dans un
esprit de miracle n'est que correction. Il ne contient absolument
aucun élément de jugement.
- La phrase :» Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu'ils font » n'évalue aucunement ce qu'ils font. C'est un appel à L’Absolu pour qu'il guérisse leurs esprits. Il n'est pas fait mention des conséquences de l'erreur. Cela n'importe pas.
- L'injonction : « Soyez du même esprit » signifie que l'esprit est prêt pour la révélation. Ma requête : « Faites ceci en mémoire de moi » est un appel à la coopération des faiseurs de miracles. Les deux énoncés ne sont pas dans le même ordre de réalité.
- Seul le second comporte une conscience du temps, puisque se souvenir rappelle le passé dans le présent. Le temps est sous ma direction, mais l'intemporel appartient à L’Absolu. Dans le temps nous existons les uns pour et avec les autres. Dans l'intemporel nous coexistons avec L’Absolu.
- Tu peux faire beaucoup pour ta propre guérison et pour celle d'autrui si, dans une situation qui demande de l'aide, tu y penses ainsi :
Je ne suis ici que
pour aider véritablement
Je suis ici pour
représenter Celui Qui m'a envoyé. Je n'ai à m'inquiéter ni de ce que je ne
dirai ni de ce que je ferai, car Celui Qui m'a envoyé va me diriger.
Je suis content d'être
là où Il souhaite que je sois, connaissant qu'il y va avec moi.
Je serai guéri en Le
laissant m'enseigner à guérir.
VI. Peur et conflit
Avoir peur semble être involontaire, quelque chose dont le
contrôle t'échappe. Or j'ai déjà dit que seuls les actes constructifs devraient
être involontaires. Mon contrôle peut prendre en charge tout ce qui n'a pas
d'importance, et je peux en te guidant diriger tout ce qui en a, si tel est ton
choix. La peur ne peut pas être contrôlée par moi, mais elle peut être
contrôlée par toi. La peur m'empêche de te donner mon contrôle. La présence de
la peur montre que tu as élevé des pensées de corps au niveau de l'esprit. Cela
les soustrait à mon contrôle et t'en fait sentir personnellement responsable.
Cela est une confusion évidente de niveaux.
Je n'encourage pas la confusion de niveaux, mais tu dois
choisir de la corriger. Tu n'excuserais pas une conduite insane de ta part en
disant que tu n'y pouvais rien. Pourquoi excuserais-tu une façon de penser
insane ? Il y a là une confusion que tu ferais bien de regarder clairement.
Peut-être crois-tu être responsable de ce que tu fais mais point de ce que tu
penses. La vérité, c'est que tu es responsable de ce que tu penses, parce que
c'est seulement à ce niveau que tu peux choisir. Ce que tu fais vient de ce que
tu penses. Tu ne peux pas te séparer de la vérité en « donnant « l'autonomie au
comportement. Cela est contrôlé par moi automatiquement dès l'instant que tu me
laisses guider ce que tu penses. Chaque fois que tu as peur, c'est le signe
certain que tu as permis à ton esprit de mal créer et que tu ne m'as pas permis
de le guider.
Il est futile de croire que de contrôler les conséquences de
la pensée fausse puisse mener à la guérison. Quand tu as peur, tu as fait le
mauvais choix. Voilà pourquoi tu t'en sens responsable.
Ce n'est pas de conduite mais d'esprit qu'il te faut
changer, et ça c'est affaire de désir. Tu n'as pas besoin d'être guidé,
sauf au niveau de l'esprit. La correction n'a sa place qu'au niveau où le
changement est possible. Le changement ne signifie rien au niveau du symptôme,
où il ne peut pas opérer.
La correction de la peur est ta responsabilité. Quand
tu demandes à être délivré de la peur, tu donnes à entendre que ce ne l'est
pas. Plutôt, tu devrais demander de l'aide dans les conditions qui ont amené la
peur. Ces conditions entraînent toujours un désir d'être séparé. À ce niveau,
tu peux faire quelque chose. Tu es bien trop tolérant à l'égard des
vagabondages de l'esprit et tu excuses passivement ses mal créations. Le
résultat particulier n'a pas d'importance, mais l'erreur fondamentale en a. La
correction est toujours la même. Avant de choisir de faire quoi que ce soit,
demande-moi si ton choix est en accord avec le mien. Si tu es certain qu'il
l'est, il n'y aura aucune peur.
La peur est toujours un signe de tension et elle surgit
chaque fois que ce que tu veux est en conflit avec ce que tu fais. Cette
situation se présente de deux façons : premièrement, tu peux choisir de faire
des choses qui sont en conflit, soit simultanément, soit successivement. Cela
produit une conduite conflictuelle qui t'est intolérable parce que la partie de
ton esprit qui veut faire autre chose est outragée. Deuxièmement, tu peux te
conduire comme tu penses devoir le faire, mais sans le vouloir entièrement.
Cela produit une conduite cohérente mais entraîne une grande tension. Dans les
deux cas, l'esprit et la conduite sont en désaccord et il en résulte une
situation dans laquelle tu fais ce que tu ne veux pas entièrement faire. Cela
fait naître un sentiment de contrainte qui produit généralement de la rage et
il est vraisemblable que la projection s'ensuive. Chaque fois qu'il y a peur,
c'est que tu ne t'es pas décidé. Ton esprit est donc divisé et ta conduite,
inévitablement, devient erratique. Se corriger au niveau de la conduite peut
faire passer l'erreur du premier au second type, mais cela n'oblitérera pas la
peur.
Il est possible d'atteindre un état dans lequel tu amènes
ton esprit sous ma direction sans effort conscient, mais cela suppose un désir
que tu n'as pas encore développé. Le Saint-Esprit ne peut pas demander plus que
ce que tu es désireux de faire. La force de faire vient de ta décision indivisée.
Faire la Volonté de L’Absolu n'implique
aucun effort dès lors que tu reconnais que c'est aussi la tienne. La leçon est
tout à fait simple ici, mais il est particulièrement facile de passer
par-dessus. Je vais donc la répéter en te priant instamment d'écouter. Seul ton
esprit peut produire la peur. Il le fait chaque fois qu'il est divisé sur ce
qu'il veut, ce qui inévitablement devient source de tension parce qu'il y a
désaccord entre vouloir et faire. Cela ne peut être corrigé qu'en acceptant un but
unifié.
Pour défaire l'erreur, la première étape correctrice
consiste à connaître d'abord que le conflit est une expression de la peur.
Dis-toi que tu as dû, d'une façon ou d'une autre, choisir de ne pas aimer,
sinon la peur n'aurait pas pu surgir. Alors le processus de correction tout
entier devient rien de plus qu'une série d'étapes pragmatiques dans le
processus plus vaste d'acceptation de l'Expiation comme remède. Ces étapes
peuvent se résumer de la façon suivante :
Connais d'abord que cela est la peur.
La peur surgit du manque d'amour.
Le seul remède au manque d'amour est l'amour parfait.
L'amour parfait est l'Expiation.
J'ai insisté sur le fait que le miracle, ou l'expression de
l'Expiation, est toujours un signe de respect des dignes aux
dignes. La reconnaissance de cette dignité est rétablie par l'Expiation.
Alors il est évident que quand tu as peur, tu t'es placé
dans une position où tu as besoin de l'Expiation. Tu as fait quelque chose qui
est sans amour, ayant choisi sans amour. Telle est précisément la situation
pour laquelle l'Expiation fut offerte. C'est le besoin du remède qui en inspira
l'établissement. Aussi longtemps que tu ne reconnais que le besoin du remède,
tu continues à avoir peur.
Toutefois, dès l'instant que tu acceptes le remède, tu as
aboli la peur. C'est ainsi que la véritable guérison se produit.
Tout le monde ressent de la peur. Il suffirait pourtant d'un
tout petit peu de justesse de pensée pour comprendre pourquoi la peur se
produit. Rares sont ceux qui apprécient la puissance réelle de l'esprit, et nul
n'en reste pleinement conscient tout le temps. Toutefois, si tu espères
t'épargner la peur, il y a certaines choses dont tu dois te rendre compte, et
pleinement compte. L'esprit est très puissant et jamais il ne perd sa force
créatrice. Il ne dort jamais. Il crée à chaque instant. Il est difficile de
reconnaître que pensée et croyance combinées font lever une vague si puissante
qu'elle peut littéralement transporter des montagnes. À première vue, il paraît
arrogant de te croire doté d'un tel pouvoir, mais ce n'est pas la vraie raison
pourquoi tu n'y crois pas. Tu préfères croire que tes pensées ne peuvent pas
exercer une influence réelle parce qu'en fait tu en as peur. Cela apaise
peut-être le sentiment de culpabilité, mais au prix de percevoir l'esprit comme
impuissant. Si tu crois que ce que tu penses est sans effet, peut-être
cesses-tu d'en avoir peur, mais il est peu probable que tu le respectes. Il n'y
a pas de vaines pensées. Toute pensée produit une forme à un certain
niveau.
VII. Cause et effet
Tu te plains peut-être encore de la peur, mais tu persistes
néanmoins à te rendre apeuré. J'ai déjà signalé que tu ne peux pas me demander
de te délivrer de la peur. Je connais qu'elle n'existe pas mais tu ne le connais
pas, toi. Si j'intervenais entre tes pensées et leurs résultats, je toucherais
à une loi fondamentale de cause et effet, la loi la plus fondamentale qui soit.
Je ne t'aiderais guère si je dépréciais le pouvoir de ta propre pensée.
Cela serait en opposition directe avec le but de ce cours.
Cela t'aidera beaucoup plus de te rappeler que tu ne surveilles pas assez
attentivement tes pensées. Peut-être as-tu l'impression qu'à ce stade il
faudrait un miracle pour te permettre de le faire, et c'est parfaitement vrai.
Tu n'as pas l'habitude de penser dans un esprit de miracle, mais tu peux être
entraîné à penser de cette façon. Tous les faiseurs de miracles ont besoin de
ce type d'entraînement.
Je ne peux pas te laisser ne pas surveiller ton esprit,
sinon tu ne seras pas capable de m'aider. Faire des miracles entraîne que tu te
rends pleinement compte du pouvoir de la pensée afin d'éviter la malcréation.
Autrement un miracle sera nécessaire pour redresser l'esprit lui-même,
processus circulaire qui n'encouragerait guère la compression du temps à
laquelle le miracle est destiné. Le faiseur de miracles doit éprouver un
respect sincère pour cause et effet véritables comme condition nécessaire pour
que le miracle se produise.
Les miracles et la peur viennent tous deux des pensées. Si
tu n'étais pas libre de choisir l'un, tu ne serais pas libre non plus de
choisir l'autre. En choisissant le miracle tu as rejeté la peur, ne serait-ce
que temporairement. Tu as eu peur de chacun et de tout. Tu as peur de L’Absolu, de moi et de toi-même. Tu Nous as
malperçus ou malcréés, et tu crois en ce que tu as fait. Tu n'aurais pas fait
cela si tu n'avais pas peur de tes propres pensées. Les apeurés doivent
malcréer parce qu'ils malperçoivent la création.
Quand tu malcrées, tu souffres. Le principe de cause et
effet devient maintenant un véritable accélérateur, quoique seulement
temporairement. De fait, « Cause « est un terme qui appartient en propre à L’Absolu, et Son» Effet» est Son Fils. Cela
entraîne une série de relations de Cause et Effet qui sont totalement
différentes de celles que tu introduis dans la malcréation. Le conflit
fondamental en ce monde est donc entre création et malcréation.
Toute peur est implicite dans celle-ci et tout amour dans celle-là.
C'est donc un conflit entre l'amour et la peur.
J'ai déjà dit que tu crois ne pas pouvoir contrôler la peur
parce que c'est toi-même qui l'a faite, et ta croyance en elle semble faire
qu'elle échappe à ton contrôle. Or toute tentative pour résoudre l'erreur en
tentant de maîtriser la peur est inutile. Le fait même de supposer que la peur
a besoin d'être maîtrisée confirme son pouvoir. La véritable solution repose
entièrement sur la maîtrise par l'amour. Dans l'intérim, toutefois, le
sentiment de conflit est inévitable, puisque tu t'es placé dans une position où
tu crois dans le pouvoir de ce qui n'existe pas.
Rien et tout ne peuvent coexister. Croire en l'un, c'est
nier l'autre. La peur n'est vraiment rien et l'amour est tout. Chaque fois que
la lumière pénètre dans les ténèbres, les ténèbres sont abolies. Ce que tu
crois est vrai pour toi. En ce sens la séparation s'est produite, et
c'est faire un usage inapproprié du déni que de le nier. Toutefois, se
concentrer sur l'erreur n'est qu'une erreur de plus. La démarche correctrice
initiale consiste à reconnaître temporairement qu'il y a un problème, mais
seulement comme indication d'un besoin de correction immédiate. Cela établit un
état d'esprit dans lequel l'Expiation peut être acceptée sans délai. Il
faudrait souligner, toutefois, qu'il n'y a en définitive aucun compromis
possible entre tout et rien. Le temps est essentiellement un mécanisme
permettant d'abandonner tout compromis à cet égard. Il semble seulement qu'il
soit aboli par degrés, parce que le temps lui-même comporte des intervalles qui
n'existent pas. C'est un mécanisme de correction rendu nécessaire par la
malcréation. L'énoncé :» Car L’Absolu a tant
aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne
périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle « n'a besoin que d'une légère
correction pour devenir signifiant dans ce contexte : « Il l'a donné à
Son Fils unique. «
Il faudrait bien noter que L’Absolu
a un seul Fils. Si toutes Ses créations sont Ses Fils, chacune doit être
partie intégrante de la Filialité tout entière. La Filialité en son Unité
transcende la somme de ses parties. Toutefois, cela est obscurci aussi
longtemps que n'importe laquelle de ses parties manque. C'est pourquoi le
conflit ne peut pas être résolu de manière définitive tant que toutes les
parties de la Filialité ne sont pas retournées. C'est alors seulement que la
signification de l'entièreté en son sens véritable pourra être comprise. N'importe
quelle partie de la Filialité peut croire en l'erreur ou en l'incomplétude si
tel est son choix. Ce faisant, toutefois, elle croit en l'existence du néant.
La correction de cette erreur est l'Expiation.
J'ai déjà brièvement parlé d'être prêt, mais cela aiderait peut-être
d'apporter ici quelques précisions supplémentaires. Être prêt n'est que le
préalable de l'accomplissement. Il ne faudrait pas confondre les deux. Aussitôt
que survient un état dans lequel l'esprit est prêt, il y a généralement un
désir d'accomplissement jusqu'à un certain degré, mais il n'est certainement
pas nécessairement indivisé. Cet état n'implique pas plus qu'un potentiel de
changement d'esprit. La confiance ne peut pas se développer pleinement jusqu'à
ce que la maîtrise ait été accomplie. Nous avons déjà tenté de corriger
l'erreur fondamentale voulant que la peur peut être maîtrisée, et nous avons
souligné que la seule maîtrise véritable est par l'amour. Être prêt n'est que
le commencement de la confiance. Tu penses peut-être qu'un temps extrêmement
long est nécessaire entre l'être-prêt et la maîtrise, mais laisse-moi te
rappeler que le temps et l'espace sont sous mon contrôle.
VIII. La
signification du Jugement dernier
Une des façons dont tu peux corriger la confusion magie miracle
est de te rappeler que tu ne t'es pas créé toi-même. Tu as tendance à l'oublier
lorsque tu deviens égocentrique, et cela te place dans une position où il est
pratiquement inévitable de croire en la magie. Ta volonté de créer te fut
donnée par ton Créateur, Qui exprimait la même Volonté dans Sa création.
Puisque l'aptitude créatrice réside dans l'esprit, tout ce que tu crées est
nécessairement affaire de volonté. Il s'ensuit aussi que tout ce que tu fais
seul est réel à tes propres yeux, mais point dans l'Esprit de L’Absolu. Cette distinction fondamentale conduit
directement à la signification réelle du Jugement dernier.
Le Jugement dernier est l'une des idées les plus menaçantes
dans ta pensée. C'est parce que tu ne le comprends pas. Le jugement n'est pas
un attribut de L’Absolu. Il n'a été
introduit qu'après la séparation, lorsqu'il est devenu l'un des nombreux
mécanismes d'apprentissage destinés à être intégrés dans le plan global. Tout
comme la séparation s'est produite sur des millions d'années, le Jugement
dernier s'étendra sur une période aussi longue, et peut-être même plus longue.
La durée peut toutefois en être grandement réduite par les miracles, qui sont
un mécanisme pour réduire le temps mais non pour l'abolir. Si un nombre
suffisant développe un véritable esprit de miracle, ce processus de réduction
peut être quasiment incommensurable. Il est essentiel, toutefois, que tu te
libères rapidement de la peur, parce que tu dois émerger du conflit si tu veux
apporter la paix à d'autres esprits.
Le Jugement dernier est généralement considéré comme une
procédure entreprise par L’Absolu. En fait,
il sera entrepris par mes frères avec mon aide. C'est une guérison finale
plutôt que l'infliction d'une punition, aussi méritée que la punition puisse te
paraître. La punition est un concept totalement opposé à la justesse d'esprit,
et le but du Jugement dernier est de te rendre ta justesse d'esprit. Le
Jugement dernier pourrait être appelé un processus de juste évaluation. Cela
signifie simplement que chacun en viendra finalement à comprendre ce qui est
digne et ce qui ne l'est pas. Après cela, l'aptitude à choisir peut être
dirigée de façon rationnelle. Jusqu'à ce que cette distinction soit faite,
toutefois, les oscillations entre volonté libre et emprisonnée ne peuvent que
continuer.
Le premier pas vers la liberté comporte un tri du faux et du
vrai. C'est un processus de séparation au sens constructif, qui reflète la
véritable signification de l'apocalypse. À la fin chacun regardera ses propres
créations et choisira de ne préserver que ce qui est bon, exactement comme L’Absolu Lui-même regarda ce qu'il avait créé et
connut que c'était bon. À ce stade, l'esprit peut commencer à regarder ses
propres créations avec amour, parce qu'elles sont dignes. En même temps,
l'esprit désavouera inévitablement ses mal créations qui, sans croyance,
n'existeront plus.
L'expression « Jugement dernier » est effrayante non
seulement parce qu'elle a été projetée sur L’Absolu
mais aussi à cause de l'association de « dernier » avec la mort. Voilà un
exemple remarquable de perception sens dessus dessous. Si l'on examine
objectivement la signification du Jugement dernier, il devient tout à fait
apparent que c'est réellement la porte qui s'ouvre sur la vie. Nul ne vit
vraiment qui vit dans la peur. Ton propre dernier jugement ne peut pas porter
sur toi-même, parce que tu n'es pas ta propre création. Tu peux toutefois
l'appliquer de façon signifiante et à tout moment à tout ce que tu as fait et
ne garder dans ta mémoire que ce qui est créatif et bon. C'est ce que ta
justesse d'esprit ne peut manquer de te dicter. Le seul but du temps, c'est de
te « donner du temps « pour accomplir ce jugement. C'est ton propre jugement
parfait sur tes propres créations parfaites.
Quand tout ce que tu retiens est digne d'amour, il n'y a pas
de raison pour que la peur reste avec toi. Voilà ton rôle dans l'Expiation.
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